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mardi 8 juin 2021

Lovecraft Facts (17) : Les Quatre Barbus - Le grand Lustucru (1957)

Je découvre les CDs 3 et 4 de la compilation des Quatre Barbus présentée tantôt. 
C'est du lourd. 
A côté de versions édulcorées de chansons paillardes - on ne pouvait pas enregistrer sur disques de tels brûlots cochons avant que Jean-Marie Bigard ne s'arroge vers la fin du XXeme siècle le monopole de la vulgarité et confonde un peu exprès la licence poétique, la licence IV et le complotisme de sous-bois - à côté aussi de chants de marins qui rappellent l'éternité de toute souffrance humaine, mais comme le dit Jean-Pierre Dionnet « Ma vision du monde est positive, je pense que l’être humain est foncièrement mauvais, mais je pense aussi que nous avons le choix de ne pas l’être », je reste interdit devant la puissance d'évocation de chansons comme "Le grand Lustucru" qu'on dirait écrite par Stephen King pour faire se conchier nos chères têtes blondes avant de regarder Candyman, alors que ce génial blog déniché dans la foulée l'attribue à Kurt Weill et m'en apprend tout ce que je brûlais d'en savoir tout en ignorant que j'avais tant soif de connaissance.


La version des Barbus n'est ni pire ni meilleure que celle de Laura Betti ou des 128 autres versions recensées par « Je pleure sans raison que je pourrais vous dire » depuis que Théodore Botrel s'est inspiré d'une chanson traditionnelle qui remonterait au XVIIe siècle pour en publier un prototype de chanson à endormir les enfants par stupeur d'épouvante.


Attention à ne pas confondre ce grand Lustucru, cousin familier et néanmoins terrifiant du grand Cthulhu par le biais de quelques permutations de lettres dont les mélenchonistes désappointés ont le secret, avec le Père Lustucru tel qu'il apparait dans cette comptine pour enfants pubères de Colette Renard, sinon finie la garantie.


jeudi 2 avril 2020

Frère Emmanuel - Communication de crise (2020)

Le facteur qui était parti en RTT avec mon Télérama
m'a ramené le dernier Pilote pour se faire pardonner.
A la rédaction, ils accusent le coup,
mais savent rester sobres.
C'est pas comme moi.
Mes chers compatriotes, 
je ne m'y connais pas très bien en BD, mais j'ai cru comprendre que nous venions de perdre René Uderzo, le génial créateur de Spirou. 
Je voudrais m'associer à la douleur de la famille, surtout s'il n'est pas mort du Vous-savez-quoi-19, c'est une belle preuve d'originalité par les temps qui courent. 
Je ne m’y connais pas très bien en pandémie non plus, mais je vous assure que le gouvernement travaille. Bien sûr, l’aveu sincère de notre ignorance collective devant la crise sanitaire en cours réchaufferait le coeur de certains d’entre vous; depuis le scandale des 80 millions de doses de vaccin commandés par madame Bachelot lors du dernier épisode H1N1, c'était sans doute une belle connerie d'avoir voulu rogner sur la prévention, et de soumettre quelque chose d’aussi sérieux que la Santé Publique aux mécanismes darwiniens du capitalisme financier; on s'est bien plantés, c'est vrai, voilà, c'est dit, au nom du gouvernement je vous en demande humblement pardon, et je vous prie de croire qu'on cherche très activement à réparer cette erreur et à sauver ce qui peut l'être.

Qui veut monter avec moi les Ponia Not Dead ?
Même implicite, je n'ignore pas que ce mea culpa, mes chers compatriotes, serait apprécié par la Nation. Du fait de l’absence de ce récit refondateur, la version occulte "On nous cache des trucs" est peut-être plus facile à entendre, et je sais que vous n'y êtes pas insensibles.
Mais vous savez ce que c'est, on a sa petite fierté quand on est au sommet de l'Etat, surtout quand on y est arrivé tout seul, et puis je ne voudrais pas déclencher une panique générale parmi les couches de la population déjà fragilisées par notre politique sociale.
Au contraire je tiens aujourd'hui à vous rassurer, pour l'instant les réserves de nourriture sont encore conséquentes, malgré votre pillage des supermarchés, à preuve cette image issue de nos stocks de viande, dont je vous jure qu'elle n'a pas été retouchée par Photoshop.


Et je vous donne rendez-vous dès le printemps pour un bon barbecue, j'adore parler la bouche pleine au téléphone.

Je vends du rêve, je sais.
PornoHub Premium m'a proposé un pont d'or
pour me racheter cette image.
Ils peuvent se branler.

Au secours. J'ai été mordu par un Ramon Pipin, et ça s'est infecté.
Je vais devoir précipiter l'entrée en phase 4, en déclenchant le confinement sans Internet.
Où est cette putain de prise RJ 45 ?



mardi 27 novembre 2018

Eric Le Lann et Paul Lay - Thanks a Million (2018)

Je viens d'être classé par un récent sondage de robots spammeurs dans le peloton de tête des Français qui bougent
(encore),
(les doigts),
(sur leur clavier),
ce qui fait de moi un sérieux outsider de l'immobilisme hexagonal sur lequel il faudra compter quand l'heure sera venue de filer les clés du camion aux gilets jaunes, bonnets rouges et autres ceintures marron.
Tout ça parce que je viens de lire un article dans le Monde sur un trompettiste de jazz français qui rend hommage à Louis Armstrong, Armstrong qui a bercé mon enfance trop près du mur en allant sur la Lune en jouant de la trompette tout en gagnant le Tour de France au nom de la discrimination positive, mais c'était avant l'ère #Metoo, et rien que de revoir la pochette sanguinolente de The Good Book me fait venir les larmes aux yeux, et ça ne peut pas venir juste de la police de caractères gothique, c'était vraiment un négro très spiritual.
A l'écoute, ce blanc-bac d'Eric Le Lann a un phrasé fruité et long en bouche, surtout si on compare sa version de Saint James Infirmary à celle de Mark Lanegan dans la bande-son de American Gods.





Comme je suis un peu mécréant en matière de djazz et que je me complais aisément dans cette médiocrité crasse, contrairement à d'autres domaines de ma vie dans lesquels je me vautre douloureusement dans la fange de l'ignorance, je repense au seul trompettiste français que je connaisse (à part mon frère qui est batteur et Guillaume Perret qui joue du saxo), Erik Truffaz, qui me semble avoir un phrasé moins sec, moins incisif, en tout cas quand il joue avec Manu Delago, mais que c'est au moins aussi splendide et bouleversifiant, en tout cas quand je l'écoute ça me fait des zigouigouis à l'âme comme quand j'écoutais la voix d'Armstrong quand j'étais petit, et qu'en plus je me disais qu'on pouvait le manger tellement il était en chocolat parce que je n'avais jamais vu de Noir à Perros-Guirec et même aujourd'hui il n'y en a pas beaucoup.



Sinon, hier après-midi, sur le mur de l’espace convivialité - coin café de la grande entreprise d’audiovisuel public dans laquelle je travaille toute la semaine, était affichée cette blague digne de Natacha Polony :

- NOTRE MONDE D’ AUJOURD'HUI -


Il a neigé toute la nuit.

Voilà ma matinée !
08:00 : je fais un bonhomme de neige. 
08:10 : une féministe passe et me demande pourquoi je n’ai pas fait une bonne femme de neige ! ? 
08:15 : alors je fais aussi une bonne femme de neige. 
08:17 : la nounou des voisins râle parce qu’elle trouve la poitrine de la bonne femme de neige trop voluptueuse. 
08:20 : le couple d’homos du quartier grommelle que ça aurait pu être deux bonshommes de neige !? 
08:25 : les végétariens du N°12 rouspètent à cause de la carotte qui sert de nez au bonhomme. 
Les légumes sont de la nourriture et ne doivent pas servir à ça ! 
08:28 : on me traite de raciste car le couple est blanc. 
08:31 : les musulmans de l’autre coté de la rue veulent que je mette un foulard à ma bonne femme de neige ! ?? 
08:40 : quelqu’un appelle la police qui vient voir ce qui se passe !
08:42 : on me dit qu’il faut que j’enlève le manche à balai que tient le bonhomme de neige, car il pourrait être utilisé comme une arme mortelle ! ?? 
Les choses empirent quand je marmonne :
« Ouais; surtout si vous l’avez dans le …. !! » 
08:45 : l’équipe de TV locale s’amène. Ils me demandent si je connais la différence entre un bonhomme de neige et une bonne femme de neige ! 
Je réponds: « oui; les boules ! » 
On me traite de sexiste ! 
08:52 : mon téléphone portable est saisi, contrôlé et je suis embarqué au commissariat ! 
09:00: Je passe au journal TV ; on me suspecte d’être un terroriste profitant du mauvais temps pour troubler l’ordre public ! 
09:10 : on me demande si j’ai des complices ! 
09:29 : un groupe djihadiste inconnu revendique l’action. 


Morale : il n’y a pas de morale à cette histoire   

C’est juste la France de Bofs dans laquelle nous vivons aujourd’hui ! 

Je suppose que cette blague est déjà sur vos murs facebook depuis quelques jours, mais vous savez, vivant à la campagne, je ne reçois ni facebook ni twitter, ni aucun réseau social de mes fesses hormis les blogs de mon cru - il faut savoir faire des sacrifices pour préserver sa qualité de vie.
Dont acte.

lundi 23 novembre 2015

La chanson porte-bonheur

On l'a connu (surtout moi) mieux inspiré, mais j'ignorais qu'il avait aussi ch** des trucs comme ça.



Au pire, une curiosité, au mieux une sacrée trouvaille.

En investiguant Youtube en caméra cachée à bord d'une ambulance banalisée, j'ai trouvé une nouvelle version des illusions perdues d'avant-hier enregistrée avec Steve Roach qui me sied bien, malgré des arrangements un peu sirupeux à l'orgue Hammond



(la version érotico-nostalgique "De ta lune, qui se souvient ? " n'a pas sa place ici, con se le diz)

Et j'ignorais que ma femme et son amant avaient enregistré "Frantz"



Après, on va encore me stigmatiser en faisant semblant de s'étonner que les méchants dans mon genre aient l'accent allemand dans les films de James Bond

je suis content d'avoir déniché l'hommage funèbre de François Morel
et celui de Jean-Pierre Porno

il m'en faut pour une fois peu pour être neuneu
c'est assez rare pour être signalé

ainsi que le testament spirituel de Guy
qu'il m'a vendu sur son lit de mort :

Mon Dieu, protège-moi du beau
Quand il n'est que masque du diable
Eclaire-moi de ton flambeau
Insaisissable
O Jehovah

Mon Dieu garde-moi des gentils
Ceux qui ne sont que tout sourire
Leurs dents montrent leu appétit
Qui nous déchire
O Jéhovah

Mon Dieu, mon Dieu, 
Ne l'oublie pas
Ce caillou vieux
Que tu sauvas (bis)

Mon Dieu confonds les religions
Bureaucraties de ta croyance
Qui ensanglantent nos régions
De leurs vengeances
O Jéhovah

Mon Dieu garde-moi de ces fous 
Qui t'invoquent en simulacre
Qui font de toi le dieu des loups
Et des massacres
O Jéhovah

Rappel de l'épisode précédent :

http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2015/11/guy-beart-je-suis-vivant-et-vous-etes.html

samedi 31 mai 2014

[ Repost ] Les Quatre Barbus - la pince à linge (1955)


Petite chanson post-électorale du 25 mai 2014 : 
La Tyrolienne Haineuse 
de Pierre Dac
(interprétée par les Quatre Barbus)


Lorsque sans parti pris
On établit le bilan d'l'humanité
D'aujourd'hui
Y d'vient limpid' comme
Un clair de lune et lumineux comme
Un clerc de notaire

Qu'c'est pas d'sitôt
Qu'les hommes s'ront frères
Et qu'malheureusement au contraire
Nous vivons à présent
Sous le signe affligeant
De la haine et d'ses affluents

C'est triste et déprimant !

Y a de la haine partout
Y a d'la haine tout autour de nous
Surtout partout où
Tout s'passe par en d'ssous
De mémoire de grincheux
Jamais dans les yeux
On n'vit tant d'regards haineux

Ah y en a t-i', y en a-t-i'
De cette haine qui
Soule les esprits
Renie la fraternité
Et répudie l'altruisme aussi

Hélas ! hélas ! l'altruisme est foutu
Y a pas plus d'altruiste
Que de beurre au r'bus
Y a plus que d'la haine
Si bien que dans l'pays
Bientôt tout le monde sera haï

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Mais là où ça se complique
Où ça vire au tragique
C'est qu'la haine devient pour chacun
Une espèce de besoin
Que d'authentiques sagouins
Entretiennent de près comme de loin

Y a d'la haine de toutes les nuances
D'la haine standard ou d'circonstances
Y a d'la haine de bon ton
Pour les haineux d'salon
Et de la grosse haine de confection

Mais de toutes les façons :

Y a trop de haine oui
Y a trop de haine
Et y a trop d'haineux
Ca tourne au scabreux
Et au scandaleux
Car certains haineux en arrivent même
Entre eux
A s'traiter de tête d'haineux

C'est un cercle vicieux
Car quand un haineux
Hait un autre haineux
Celui qui hait est aussi
Par l'autre haï
De même que celui
Qui est haï haïssant
Celui dont il est haï
Chaque haï donc est
Un haï qui hait

Ce qui fait qu'en fin d'compte
On peut voir comm' ça
L'haï ici est l'haï là
L'haï ici hait l'Haï là !

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Et voilà c'est comme ça
Qy'on hait à tour de bras
N'importe qui, n'importe quoi
Tout le monde et son père
Ou la crème de chester
Et qu'on se trompe de colère !

Y n'reste plus qu'une seule chose à faire
C'est d'rassembler par toute la terre
Tous les hommes généreux
Qui d'un coeur valeureux
Haïssent la haine et les haineux

C'est ce qu'il y a de mieux !

Hardi donc allons-y
Roulez tambours
Et sonnez trompettes et hélicons
Sus à ceux qui suent
La haine par tous les pores
Et qui s'font un sport
D'haïr de plus en plus fort.

A bas la haine et les haineux
Ainsi qu'ceux
Qui hurlent avec eux
Assez de haine assez d'gens
Qui passent leur temps
A haïr bêtement

Haine par ci
Haine par là

Ah, y en a-t-y d'la haine

Ici bas.



(photo © Gimli, fils de Gloïn)


Visionnaire en diable !
Longtemps avant qu'ayatollahs et moujahhidines remettent la bande de pileux à la mode, Les Quatre Barbus sévissaient déjà sur l'électrophone de mon grand-père.
C'est chez lui que j'ai entendu les premières chansons de Francis Blanche.
On me dira que si j'étais né avant 1962, j'aurais la nostalgie de Maurice Chevalier et Ray Ventura.
Meuh non.
Et puis d'abord, je fais c'que j'veux, c'est mon blog à moi que j'ai.

Voici donc un article pour amateurs avertis, avec des explicits lyrics.
C'est le double album miraculeusement réédité en 97 après leur tournée aux States et au Japon.

Il est un peu épuré pour me permettre de repeindre la porte du garage en moins de 90'25", mais il a survécu à la purge Megaupload, c'est vous dire s'il revient de loin.






mercredi 29 février 2012

Tommy

Je ne vous ferai pas l'insulte de vous rappeler qui était ce Tommy, qui à l'estomac frappa les ados pompidoliens.
Mais à l'écoute des instrumentaux du CD 2, moi je dis que pour faire du neuf avec du vieux, quand même, ils sont forts ces japonais.
Et pendant que j'y suis à vous tenir la jambe, je trouve la bande-son moins kitch que le film.
Empreinte d'une certaine pureté, même.
Rappelons aussi que Keith Moon, selon les dires non avérés de mon ancien rédacteur en chef quand je bossais à Culture Rock sur M6, a eu la mort la plus con du rock'n'roll par overdose de cachets pour arrêter de boire.
Paix à son âme.



lundi 27 février 2012

[ Repost ] Edmonds XII (12) - John Warsen, 2008



  Ressorti de mon frigo hyper-secret et d'une actualité intemporelle et néanmoins brûlante, enrichi de quelques hyperliens et maquillé en voiture neuve, cet article a pris moins de rides que moi, bien que je désenvahisse la Pologne à vitesse petit vé.

  Evidemment, si le malaise n’était que musical, on s’abstiendrait d’écouter des disques qui procurent inoportunément l’impression que le train est passé sans qu’on soit monté dedans, (cf posts précédents) et d’ailleurs où pouvait-il bien aller, surtout si notre besoin de s’emplir de musiques nouvelles évoque d’autres besoins plus anciens, et qu’on sait déjà par expérience que le trou à remplir est sans fond, et se dire (sans le faire) que tant qu’à ressasser, autant ressasser des mantras, ils sont là pour ça à condition d’y mettre du coeur à l’ouvrage. Mais bon, sur un blog consacré à l’auto-addiction®, quand on a épuisé le sujet on peut bien passer un peu de musique, ça finira bien par ramener au Sujet, épuisé. Un peu comme le cinéma, la musique et ses personnages hauts en couleur procurent des plaisirs de substitution à tous ceux dont l’emploi de bureau ne comble guère les besoins d’aventure. ET pourquoi la musique ? c’est aussi un monde d’où le doute est banni, ma perception m’informe immédiatement sur mes goûts et mes dégoûts, je n’ai que des certitudes. De là à croire que partager ses certitudes est enrichissant… c’est comme le gars qui lit la presse d’opinion pour être conforté dans les siennes, ça tourne un peu en rond, mirontaine mironton.
  Imaginons donc que je me la joue “aspirant-au-buzz musical se poussant du coude dans sa sphère d’influence réduite à lui-même” et que je me fasse l’avocat du démon du téléchargement; moins évident que les filles d’hier, parce que c’est compliqué de mettre un mp3 en ligne sur un blog du Monde, qui réduirait ma logorrhée à la portion qu’on grute; ayant néanmoins retrouvé le goût de la curiosité pour la chose sonore (pour cause de symptôme baladeur, et parce que j’ai toujours été un gros consommateur de musique, cet espace qui s’ouvre à l’intérieur de l’autre sans le recouper) je tombe récemment dans le bureau d’un collègue sur une obscure compilation d’artistes ayant participé il y a quelques années aux Transmusicales de Rennes, festival réputé à juste titre pour défricher de nouveaux territoires. Et qu’est-ce qui accroche mon oreille, mmh ? un groupe disparu, un disque introuvable (le groupe s’appelle Sweet back et le disque Amok, et le temps que je comprenne les implications il est déjà trop tard pour s’esclaffer) que je me procure donc par des voies licencieuses, et ô surprise, c’est pas comme dans les compils des Inrocks quand le seul morceau potable, celui qui justement était sur la compile, vous a fait acheter une daube pleine d’hormones, là tout l’album est du même tonneau. On dirait des sessions instrumentales inédites de Morphine période “Cure for Pain“. Hallelouia, merci ô démon du téléchargement.

Une bien belle pochette de Pif le Chien Andalou.

Quelques jours de diète sonore font d’ailleurs remonter à la limite du champ perceptif de vieilles rengaines : Johnny Rotten période Sex Pistols ou Howard Devoto période Magazine, ou encore quelques années plus tard les juifs ashkénazes de Minimal Compact et leur cold wave existentialiste, tous figés/empaillés dans la splendeur primordiale du nihilisme adolescent et jubilatoire, qu’on revisite comme dans un musée, puis qu’on combat avec des antibiotiques à large spectre : faux prêcheurs farceurs d’Alabama 3, ambient-dub de Bill Laswell, qui n’a jamais eu un jeu de basse extraordinaire, mais qui s’est toujours retrouvé au centre de collectifs hallucinants, et c’est peut-être ça la Sagesse, de savoir bien s’entourer, et qui a joué avec tellement d’avant- gardes expérimentales, qui vont du total planant au trash-jazz-métal en passant par une palette de styles musicaux étonnants, dont certains qu’il a inventés lui-même, qu’on se demande quand il a trouvé le temps de dormir, d’aller pisser et d’épouser la chanteuse éthiopienne Ejigayehu Shibabaw (gasp !), lui qui est à la musique moderne frappadingue ce que Steve Roach est au new-age mou du genou : le nouveau Balzac, et je n’en reviens toujours pas de découvrir des allumés qui passent leurs nuits à faire partager leur passion, certes au mépris des droits d’auteur, mais c’est quand même moins prévisible et plus audiovisuel que mes lancinances et rotomontades d’ex-futur rock critic… ceci dit, si je perds mon temps à écrire cet article en faisant comme si je voulais en venir quelque part, alors qu’il serait si simple de mettre en ligne l’intégrale de King Crimson remixant Gérard Manset et tout le monde verrait de quoi il retourne, il est normal qu’en retour je tente de vous faire perdre le votre, je veux dire, c’est humain… bon c’est vrai que je connais aussi des mecs qui mettent à la disposition de leurs frêres affamés leurs collections persos de photos de cul sur des serveurs plus ou moins accessibles, et qu’à une époque tant d’admirable philantropie me scotchait grave à mon écran, me mettant la larme à l’oeil et la goutte au nez… mais aujourd’hui je trouve ça moins élégant que de proposer de la musique en ligne, surtout si elle est très difficilement accessible ailleurs, alors que les robinets à porno sont omniprésents, et diffusent à l’envi leur totalitarisme soft (selon l’expression de Baudrillard) ou hard (selon la tronche défaite de ceux qui ploient sous son joug.)

Après tant d’excès et de rapines sonores, on se surprend à rêver la nuit de gens malhonnètes et de ruelles non éclairées, dans lesquelles on n’ose s’aventurer parce qu’on se doute bien que ce qui nous y guette tapi n’a rien du comité de quartier. Les souvenirs soit-disant personnels deviennent plus précis mais moins accablants qu’on croyait. Si on réussit momentanément à refaire un film tragique à partir du stock mémoriel, l’instant d’après on n’y croit plus, et puis qu’est ce que ça sera dans 20 ans si on n’essaye pas de changer de disque, même en ayant pris la mesure de l’inertie du navire, de moins en moins maniable au fur et à mesure qu’il accomplit son trajet vers sa destination finale et inconnue, ses cales emplies d’un amer bitume ?
“cause the righteous truth is there aint nothin worse than some fool lyin on some third world beach in spandex psychadelic trousers smokin damn dope, pretendin he gettin conciousness expansion, I want conciousness expansion I go to my local tabernacle and I sing!



Alabama 3 “Ain’t Goin’ To Goa” (1997)

Commentaires

  1. A propos de Steve Roach, tu connais “Secret Rooms” de Kevin Braheny ?
  2. non, mais je viens de le trouver là (encore un site de partage, et j’ai même pas fait exprès, décidément…) http://stigmarestroom.blogspot.com/2007/05/kevin-braheny-secret-room-1991.html
    à la première écoute, ça me rappelle plus Vangelis que Roach… et les sons synthétiques m’en semblent bien naïfs…mais vu ce que j’écoute en ce moment, je me rappelle que quand je buvais beaucoup de mezcal je trouvais que la tequila c’était de la flotte… et que quand je trouve quelque chose cucul, j’ai intérèt à gratter pour voir s’il n’y aurait pas une vraie émotion derrière.
  3. Si je l’ai cité avec Steve Roach c’est qu’ils ont fait un album ensemble, Western Spaces (pas inoubliable), et la piste 6 de Dreamtime Return 1 sent très fort le Braheny aussi, mais je ne sais plus où j’ai mis la pochette du CD pour vérifier.
    Ce que j’aime surtout chez lui c’est son violon synthétique qui a une texture sonore très intéressante (et qui est l’élément principal de Dreamtime Return 1-6).
  4. p’tain c’est super-technique comme discussion mélomaniaque… j’ai du mal avec tout ce qui est narratif chez Roach, je préfère les immersions ambient gloubi-boulguesques. Bon comme c’est toi la prescripteuse, je vais réessayer dreamtime return, je te l’échange contre les tibétains de mon nouvel ami (essaye de trouver sa photo, c’est une publicité vivante pour ce qu’il écoute)
    http://music-share.blogspot.com/2008/01/3-laswell-ambient.html
  5. Trop chiants les tibétains… Pour le reste, rassure-toi, on n’est pas obligés d’avoir les mêmes goûts musicaux.

lundi 20 février 2012

Du vieux avec du vieux (II) : Jean-Patrick Capdvielle



Quand j'étais tout pouti, 
la fée du rock s'est penchée sur mon berceau...
et elle a vomi.
Mais bon, l'important c'est qu'elle m'ait remarqué.


Hommage tardif en forme de Destruction (à moins que ce soit l'inverse) à Jean-Patrick Capdvielle.
Qui aime bien châtie bien.
Ne tirez pas tout de suite, je me baisse.
 Quand j'étais petit et que j'écoutais le premier ralboume de Jean-Patrick, qui a méchamment cartonné dans les charts en 79, j'étais estomaqué par le mélange de roublardise, d'affectation dylanienne, de vrais éclairs springsteeniens et de n'importe quoi de chez Prisunic qui émanait de ses titres les plus réussis.
C'est un peu dommage qu'il soit mort de son vivant, comme Francis Lalanne, JPC s'est couvert de ridicule dès son 2eme opus :
"Kaisse qui va rester kan l'rock'n'roll aura cessé d'exister, caisse qui va rester si vous m'tuez ?"
c'était plus des ficelles, c'était des câbles. Même pour une jeunesse prête à beaucoup de compromis pour assouvir sa soif de poésie et de sentiments vrais, c'était soudain too moche.
C'est dommage, il aurait pu capitaliser sur son premier essai, comme Marx.
Mais la critique est Thésée, vous êtes aussi difficiles que des célibataires exigeants sur un site de rencontres.

mardi 7 février 2012

Snakes and Cats #1 (1985-88)



En ce temps-là, nous étions 4 garçons dans le vent, Joss, Olive, Kris et Ritié, on découvrait le monde impitoyable de la vidéo institutionnelle, on s'était saignés au Coatreven (petit bled des Côtes d'Armor, si, si, vérifiez sur Gouguelmape, j'y passe souvent quand je vais voir mes potes de collège) pour se payer une caméra tritube, un banc cut Umatic et une bouteille de Bushmills pour manger avec, et la nuit après le travail on réalisait des bandes pirates sur le dos de nos clients qui avaient raqué la location de coûteuses et cabalistiques mémoires de trames style Gemini 3, et plus tard le Merlyn, de chez GML... il y avait aussi le Fairlight.
Nous pratiquions une forme de christianisme tribal très peu orthodoxe, mais on ne s'ennuyait pas une seule minute.
Ah, fallait voir comment ça y allait, et aussi comment on en est revenus : pedibus cum jambis.

jeudi 17 décembre 2009

Guy Béart n'est pas mort

Revenons quelques minutes à notre coeur de métier : l'exhumation de tarlouzeries sonores, tel le disciple besogneux de Philippe Meyer que nous sommes en puissance.
Guy Béart est manifestement un des grands oubliés de ce blog tombal, et pourtant il n'est pas mort.
Il a dit merde au show-biz, ce qui était la seule rock'n'roll attitude !
comme c'est expliqué ici.


J'aimais bien Guy Béart quand j'étais petit, en particulier ces deux albums, plein de chouettes chansons, que mes parents avaient achetés plein d'enthousiasme bien avant le ratage du programme commun d'union de la gauche, et qu'ils jouaient sur leur électrophone de jeunes mariés jusqu'à des heures indues.
On entendait Guy Béart à la fête de l'huma et au grand échiquier.




Onfray missait devant ses engagements, ses révoltes qui devenaient nos colères par capillarité, les vélos avaient encore des pneux pleins et on pensait en anciens francs.
Faut pas vieillir, comme disait ma grand-mère juste avant de ravaler son bulletin de naissance.
Plutôt que le "Béart d'hier et d'aujourd'hui" qu'on trouve un peu partout dans les illicites officines, j'ai trouvé une compile "perles isolées", concoctée par un fan.

[Edit] 1 avril 2020 : 
ajout du disque "Vieilles chansons de France" par le stagiaire 
(qui a sans doute quelque chose à se faire pardonner, mais qui n'avouera jamais)
https://workupload.com/file/ZgfTrJKCgjE

vendredi 25 septembre 2009

Lucienne Vernay et les Quatre Barbus - Rondes et chansons de France n°1 à 10 (1958)



Je me régale avec ces versions originales entendues jusqu'à plus soif dans mon âge tendre et miraculeusement retrouvées sur le net.
Warning : explicit lyrics !
Aaah, l'innocence et la cruauté des chansons enfantines...
Rosebud ! Rosebud !
contient les pochettes originales, mais pour sangloter dessus il faudra incliner votre écran, sinon ça humectera vos pieds.
Quelques dizaines d'heures passées sous "Adobe Audition" pour réparer des ans .....
En fait, un Papy qui a fait un cadeau à sa petite fille !

Profitez-en.

http://www.megaupload.com/?d=RPJ0W4I1


Nota benèt : depuis le 20 janvier 2012, Megaupload a fermé ses portes, et il est inutile de me demander un re-upload, je n'ai plus les fichiers. C'est ballot...
Sic transit gloria mundi !