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dimanche 7 mai 2023

La Théorie Des Cordes - 4U-9525 (2023)

" ... puis il a dit :
" maintenant je vais détruire
le monde entier ! "
- Qu'entendait-il par là ?
- C'est ce que disent toujours
les bokononistes avant de se suicider."

Kurt Vonnegut, "Le berceau du chat"


4U-9525 est un album de musiques improvisées, sur le thème du carnet de bord du copilote suicidaire Andreas Lubitz du vol 4U-9525 de Germanwings, qui a entrainé dans la mort les 150 personnes à bord de l'avion. Evidemment, même si je fais semblant d'être con et que c'est vachement bien imité, je ne puis m'empêcher de craindre la morbidité de l'entreprise. Et puis d'abord, comment ont-ils eu accès à ce journal intime du copilote dépressif ? Andreas Lubitz avait-il lu Houellebecq sans porter un masque protecteur ? Etait-il bokononiste ? 
Le disque donne-t-il envie d'en finir plus décemment, sans écourter la précieuse existence de 149 personnes embarquées dans la chute finale à l'insu de leur plein gré, en réécoutant l'épatant Suicide Chump de Frank Zappa ?

« Trouve-toi un pont et fais le grand saut
Arrange-toi juste pour réussir du premier coup
Car il n'y a rien de pire qu'un suicide raté »
Frank Zappa, « Suicide Chump »

Ou l'amusant "Mourir au Japon" de Babx ?

Et si Andreas Lubitz avait testé le microdosage des psychédéliques, plutôt que de se défoncer à la mirtazapine, réputée donner des idées suicidaires aux dépressifs et induire un virage maniaque sur l'aile gauche, la face du vol 4U-9525 en aurait-elle été changée et les passagers sauvés, et peut-être même deux ou trois fois, comme dans le roman furieusement priestien " l'Anomalie " de Hervé le Tellier ? 
Et la musique enregistrée ici se porte-t'elle caution morale de l'entreprise black et mortifère ?  Se repentir, est-ce se rependre ? ... et toutes ces sortes de choses. 
Quel mauvais karma pour ceux qui sont montés dans cet avion, avec l'aval des psychiatres et psychologues du travail de l'aéronautique. si j'étais théologien, j'y verrais une nouvelle preuve de l'absence de justice divine.
Par ailleurs, j'étais en pourparlers avec moi-même pour écrire un article sur le thème d'une actualité sans cesse renouvelée « nous sommes tous des otages dans l’avion conduit par les super-prédateurs de l’espèce humaine, sans savoir que c’est comme dans l’A320 "4U-9525" de Germanwings, et qu’il n’y aura pas de survivants au crash civilisationnel qui se profile », et puis j’ai découvert le disque, qui en est une métaphore musicale, hypothèse confirmée par un des musiciens du groupe dans les commentaires de l'article de mazik.info : 
"Nous sommes tous dans le même avion et il est plus courageux de regarder avec lucidité notre trajectoire que de prier ou de converser sur le mauvais temps."
Ce qui serait encore plus courageux et sympa envers nos éventuels enfants, c'est de tenter de dévier le cours de cette putain de trajectoire que bon nombre de commentateurs prennent maintenant pour un fait acquis, en tout cas ça réduit mon projet éditorial à pas grand chose. 

- Un peu comme quand l'amie prof de géopolitique à Sciences Po a ratatiné le "Manières d'être vivant" de Baptiste Morizot chez moi la semaine dernière, il lui a suffi de parcourir la quatrième de couverture pour décréter, avec toute l'assurance que lui donnent une personnalité sans concession revigorée par l'essor des mouvements d'émancipation néoféministes, en tout cas sur les réseaux sociaux plus que dans ma cuisine, que c'était encore un gars qui ne faisait que redécouvrir des pratiques anciennes en s'arrogeant le droit d'émettre un savoir dessus, en plus elle pariait que c'était très bien écrit, et comme elle avait raison sur toute la ligne, elle m'a tout pété mon Morizot et je n'ai même pas pu lui en citer une ligne, ni pour la contredire ni pour abonder dans son sens.
- Un peu comme quand on regarde la minisérie Chernobyl et que après, on ne peut plus regarder de fictions d'horreur, que ce soit en films, en séries ou en suppositoires, parce que la catastrophe nucléaire russe et ses conséquences humaines et environnementales rendent ridicule et dérisoire l'épouvante issue de l'imaginaire des scénaristes des films de trouille.

Le copilote soupçonné d'avoir provoqué délibérément le crash de l'Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes françaises avait dit qu'il ferait un jour « quelque chose qui allait changer tout le système » et que « tout le monde connaîtrait [son] nom », a déclaré son ex-petite amie au quotidien allemand Bild, en kiosque samedi 28 mars. 
(…) Si Andreas Lubitz « a fait ça »« c'est parce qu'il a compris qu'à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d'un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long courrier, était pratiquement impossible », affirme-t-elle.



- Epilogue version happy end
l'écoute du disque n'a rien pour endommager le conduit auditif ou infliger des dommages cérébraux qui lui préexistaient sans doute, et on survit aisément au carnet de voyage musical, l'argument du crash aérien ne serait-il là que pour faire le buzz et m'inciter à écrire un article élogieux ?
j'aime bien le morceau "la mort du bouddhiste", par exemple. 
Puissance de la rythmique, et solo de guitare inspiré, comme seul le jazz-rock en procure.

- pour la version tragic story de l'Epilogue
revoyez un vieux David Lynch genre Lost Highway, ça vous permettra de saigner par les oreilles en mangeant du popcorn, un plaisir fin et délicat de gourmet cinéphile.

- Epilogue version prix spécial du jury :
Le sketch d'ouverture du film "Les nouveaux sauvages" sorti quelques mois avant la catastrophe aérienne en reprenait la trame dramatique, avec des similitudes éprouvantes pour l'entendement puisqu'il s'agissait d'une fiction beaucoup plus réussie que la version en Réalité Réelle Ratée qui allait la suivre au tombeau.

Annexe hâtivement aménagée au fond du jardin

vendredi 6 novembre 2020

Kikagaku Moyo

J'avais trouvé sincère le revival psychédélique de Espers, puis de Heron Oblivion
Il y a bien des gens qui jouent encore du Mozart d'un air inspiré alors que ça fait au moins 2000 ans qu'il est mort. 
On ne les accuse pas pour autant de simuler. 
Mais on restait un peu dans l'entre-soi des blancs traine-savates de la cote ouest. 
Chez Kikagaku Moyo, plus que de reviviscence on parlera de renaissance psychédélique, tant l'inspiration de ce groupe japonais est fraiche et vive.
Ouatzefoke ? des Japonais qui jouent du psychédélique ? 
ben quoi ? il y a bien des présidents américains qui deviennent fascistes. 
Nul névropathe en son pays. 
Mais ça pourrait venir.

https://en.wikipedia.org/wiki/Kikagaku_Moyo

Il y a plein d'albums très réussis de Kikagaku Moyo en écoute sur bandcamp, en attendant le Doomsday.

https://kikagakumoyoggb.bandcamp.com/album/kikagaku-moyo

vendredi 17 avril 2020

Loren Nerell & Mark Seelig - Cave Dwellers (2018)

Pour proposer un antidote auditif ou un vaccin tardif, voire la pilule du lendemain, agissant dès les premiers cygnes cliniques contre les vibrations de l'antimonde s'échappant à grand peine du Trou Noir Gravitationnel de Thomas et son groupe électrogène (Thomas ne vous l'a pas dit, mais il est l'incarnation de l'Équation de l'anti-vie, qui lui permet de déformer la réalité, l'espace et le temps à un niveau cosmique, que même Mister Miracle il a du mal à s'en dépatouiller), le dernier Loren Nerell & Mark Seelig est le complément alimentaire idéal pour Esgourdes Irradiées, relaxant et nutritif, il agit un peu comme le savon Calmolive, dont Desproges disait après l'avoir testé que c'était le savon des stars qui adoucit aussi les prunes.

En effet, Cave Dwellers contient des extraits rythmiques  de petits tambours chamaniques à main et des zigouigouis fractals mélodiques de gammes diatoniques majeures à la flûte de guitare en bois, d'ailleurs dans son univers musical les gammes mineures ont été proscrites pour incitation à la sédition mélancolique, et les anges n'y ont pas de zigounettes, qui seraient aussi choquantes que les belles images du blog impose ton anonymat (dont le projet est d'envergure, puisqu'il s'agit d'une compilation de la connerie sur Terre) qui ont été rendues difficiles d'accès sur tumblr, du fait d'une hypocrisie spécifiquement américaine, mais qu'on peut encore consulter sur twitter à condition d'y créer un compte, qu'on pourra parcourir d'un index amusé en écoutant le dernier Loren Nerell & Mark Seelig (j'attends l'indicatif de fin pour raccrocher sinon il faudra mettre une pub pour le comblage)

et voici le lien vers l'album dans lequel je viens d'investir la moitié de ma prime de confinement, grâce auquel vous aussi pourrez goûter aux charmes d'un temps newageux en fin de soirée :

https://lorennerellmarkseelig.bandcamp.com/album/cave-dwellers

précédemment parus dans la même collection de soignants de l'ombre du corps musical malade :
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/05/loren-nerell-mark-seelig-tree-of-life.html
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2017/04/steve-roach-mark-seelig-nightbloom-2010.html

dimanche 1 mars 2015

Addiction aux Smartphones vs Crétinphones



Il parait que les smartphones font des ravages, et pas que au Japon.
(pourtant c'est cool le Japon)

Mourir au Japon by BABX on Grooveshark


Il n'y a plus qu'à espérer que d'anciennes victimes de cet étrange maléfice moderne trouvent la voie de la rédemption et montent une association d’hommes et de femmes qui partagent leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun, et d'aider d’autres personnes à se rétablir de l’addiction aux smartphones, sur le modèle des toxicomanes égyptiens, pas plus cons que les autres quoi qu'en laisse penser une certaine presse d'extrême droite dont nous tairons les noms pour ne pas froisser tous ces sympathiques enculés du FN.

Pourtant, des fois, la technonologie embarquée, ça a l'air bien pratique, si l'on en croit Voutch.



Ils ne peuvent pas se droguer en relisant Castaneda ou en prenant de l'ayahuesca , comme le faisait la génération de nos parents ?


Et nous voici déjà arrivés à la fin de cet article.
Avant de nous quitter, je vous rappelle qu'il existe des téléphones normaux, peut-être plus pour très longtemps, mais que je suis très content du mien, un Crétinphone qui marche très bien, mais que j'utilise surtout pour téléphoner et recevoir des appels.

jeudi 19 février 2015

Mieux vivre son hypomanie au quotidien


Que faire si votre cerveau vous réveille tous les matins vers 4h30 depuis deux mois, vous ordonne d'aller vous faire un café, puis de descendre à l'ordi pour sauver Le Monde ?
Ben déjà, je me suis abonné au journal éponyme.
Se pose quand même l'épineuse question :
Comment désactiver le son au démarrage d’un Mac ?
(et sans réveiller les Autres)


D’autant plus que le monde se porterait sans doute pas plus mal sans mes velléités, et que rien ne dit qu’il ait envie d’être sauvé, à supputer ses motivations d’après ses actes, on frôlerait même l’inverse (du carré de l’hipo- t’es-naze)








samedi 22 novembre 2014

Tuxedomoon - 59 to 1 Remix (1980 B-Side)


Parce que quand on aime, on a toujours 20 ans, et qu'à l'époque, j'ai aimé Tuxedomoon bien plus que mes parents. C'est un peu ballot, d'ailleurs, parce que la différence entre mes parents et Tuxedomoon, c'est que mes parents ils ont fait ce qu'ils ont pu, alors que Tuxedo ils ont fait ce qu'ils ont voulu...
Bref...
Le nombre de clips d'art vidéo que j'ai tournés/montés sur les morceaux de Tuxedo...
Ca a changé ma vie.
Sans compter le fait qu'ils m'ont invité au restau, et que c'était des gens aussi joyeux que leur musique était triste. Moi qui vous cause, j'ai vu Blaine Reininger se mettre une langoustine dans le nez pour faire rire ses collègues...
Ah oui, et ils viennent de sortir un nouvel album à ma gloire : Pink Narcissus.
Dommage qu'il soit un peu mou du genou, il n'a manifestement pas été dicté par cette urgence qu'on a quand on est jeune et qu'on retrouve quand on est vieux.



Tuxedomoon is an experimental, post-punk, new wave band from San Francisco, California, United States. The band formed in the late 1970s at the beginning of the punk rock movement. Pulling influence from punk and electronic music, the group, originally consisting of Steve Brown and Blaine L. Reininger, used electronic violins, guitars, screaming vocals and synthesizers to develop a unique "cabaret no-wave" sound. Bassist Peter Principle joined the band and in 1979 they released the single "No Tears", which remains a post-punk cult classic. That year they signed to Ralph Records and released their first album, Half-Mute. Eventually Tuxedomoon relocated to Europe. The band separated in the early 1990s, only to reunite later that decade. They have remained together since, releasing their latest album, Pink Narcissus, in 2014.



Pour Val, qui m'a rappelé avant-hier que j'avais mieux évoqué Tuxedo ici, du temps où j'avais des mots dans mon sac à mots.

mercredi 11 juin 2014

Pourquoi De Gaulle refusa-t-il toujours de commémorer le débarquement du 6 juin ?

J'en apprends de belles.
En plus, mon seul échappattoire aux commémorations du 6 juin a consisté à me plonger dans un énorme roman soi-disant de science-fiction, qui conte en fait les pérégrinations de voyageurs temporels hagards et égarés, voire carrément coincés pendant le Blitz à Londres, roman relativement ennuyeux pour les amateurs de SF, bien que sans doute passionnant pour les amateurs d'Histoire, qui en général méprisent plus ou moins cordialement la SF.
Heureusement, par association d'idées je me rappelle que Neal Stephenson, dont les romans ne sont plus traduits depuis 2001, à tel point que je me demande s'il écrit encore de la SF, devait voir publiée une de ses arlésiennes, et ô joie, apparemment, oui, et le tome 1 fait 1136 pages.
Sans nul doute la lecture de l'été.

[Edit] : lassé des aléas du réseau goutte à goutte, j'ai acheté hier soir 60 m de tuyau poreux pour arroser mon potager d'un simple click, et je n'ai pu résister à la curiosité d'aller voir si l'ouvrage récemment promu au rang d'obscur objet du désir (malgré des avis défavorables découverts postérieurement) était disponible au Leclerc Culturel qui jouxte le Monsieur Bricolage de la zone commerciale de Basse-Goulaine, qui ressemble à s'y méprendre à celle de Billings, Montana, en plus humble.

Il y était, mais ce n'est que le tome 1, qui fait dont la moitié des pages annoncées. En plus la manutentionnaire du Leclerc s'était trompée, elle l'avait étiqueté "les mémoires de Chirac", et j'y gagnais 9 euros.
Hélas, le code barre erroné fut dépisté par la caissière.
Le tome 2 sortira en août.
Mauvais feeling que ça sorte chez Sonatine et sous l'étiquette cyber-thriller, mais bon, qui ne risque rien reste devant son ordi.

samedi 23 février 2013

Mariee Sioux - Gift for the End (2012)

Hier, le mangeur de disques nous a transportés en 69 dans sa grosse machine temporelle qui ne marche que dans un sens : en avant toute vers le passé.
Béni soit-il, encore qu'il me fallait réagir sans délai afin que ce forfait réactionnaire ne reste pas impuni.
Je ne prétends pas en avoir une plus grosse que lui (une machine temporelle, hein) mais des fois je tombe sur des contemporains qui m'évoquent irrésistiblement cette époque bénie de l'amour libre, du fromage de chèvre dans les cheveux et du patchouli en intraveineuse, en compagnie de filles qui ne s'embarrassaient guère de soutien-gorge et ne stressaient pas pour leur plan de carrière, alanguies sur les galets de la rivière glougloutante.
 Mariee Sioux n'est ni mariée, ni sioux, mais chante les paradis hippies mieux que je ne saurais le faire.
La musique, ce voyage merveilleux vers un pays où l'on n'arrive jamais.

Comme le dit Greil Marcus dans le Believer #2, Sioux, née dans la campagne californienne, chante doucement, murmure et piaille, et il est impossible de lui mettre la main dessus, littéralement. Même lorsqu'elle semble se diriger droit sur vous, vous savez qu'il existe une distance que vous ne saurez jamais franchir.

http://www.israbox.com/1146403302-mariee-sioux-gift-for-the-end-2012.html


dimanche 6 mai 2012

No Banker left behind - Ry Cooder, 2011



On dirait Jacky Belle Guitt', mais finalement non. 

http://www.deezer.com/fr/search/ry%20cooder%20no%20banker

"No bankers (will be) left behind" :

d'abord, j'ai cru que c'était une chanson douce-amère sur les banquiers, qui sont des êtres humains qu'on ne doit pas abandonner à notre mépris ou un truc du genre, comme dit mon fiston, et je trouvais ça élégant, original et jubilatoire.

Comme à 14 ans, quand sous la pression du chantage hormonal on écoute sa première chanson d'amour en anglais et qu'on la trouve géniale, alors que Gogol Traduction nous en révèlerait la nature intrinsèquement niaiseuse en trois cliks, mais la Beauté est dans l'Oreille d'un Sourd qui découvre en lui les pulsions sexuelles.
Bref.
Comme No Bankers c'est quand même une ritournelle entrainante, vive la mandoline, et que certains titres de l'album sonnent vraiment bastringue, je me suis dit "tiens, Ry Cooder est revenu de tout, et à l'approche de la vieillesse il se lâche, il n'a plus rien à prouver, il fait ce qu'il lui plait."

Et plus plus je l'écoutais, en croyant capter des phrases qui accréditaient ma vision, plus mon imaginaire partait dans cette interprétation erronée : en fait, en lisant les paroles, je me rends compte que c'est une protest-song classique sur le fait que les banquiers se barrent avec notre pognon et nous précipitent vers l'abîme, comme Bernard Maris le serine dans Charlie Hebdo.



D'ailleurs, depuis la mort de François Béranger, où est le Ry Cooder français qui chantera les copinages entre gouvernants et banquiers ?

Je n'ai pas fait exprès, mais cet article est finalement furieusement d'actualité.

"Inspired by a news headline about the Wall Street bailout, Ry Cooder began work on Pull Up Some Dust and Sit Down with the track “No Banker Left Behind,” an ode to the corrupt few spared from the financial crisis while most were left to fend for themselves. Uncut calls this "one of his best albums ever ... an impassioned portrait of 21st century America and its injustices" in which Cooder is "remade as a modern-day Woody Guthrie, fearless and funny, for like Guthrie he nails his targets with droll humour while empathising with society's underdogs." The BBC calls it "essential listening."


A part ça, comme le planning de Je suis une tombe est bouclé pour un moment, 
il ne faut pas hésiter à m'aider à éponger l'excédent sur mon blog hyper-secret.


lundi 27 février 2012

[ Repost ] Edmonds XII (12) - John Warsen, 2008



  Ressorti de mon frigo hyper-secret et d'une actualité intemporelle et néanmoins brûlante, enrichi de quelques hyperliens et maquillé en voiture neuve, cet article a pris moins de rides que moi, bien que je désenvahisse la Pologne à vitesse petit vé.

  Evidemment, si le malaise n’était que musical, on s’abstiendrait d’écouter des disques qui procurent inoportunément l’impression que le train est passé sans qu’on soit monté dedans, (cf posts précédents) et d’ailleurs où pouvait-il bien aller, surtout si notre besoin de s’emplir de musiques nouvelles évoque d’autres besoins plus anciens, et qu’on sait déjà par expérience que le trou à remplir est sans fond, et se dire (sans le faire) que tant qu’à ressasser, autant ressasser des mantras, ils sont là pour ça à condition d’y mettre du coeur à l’ouvrage. Mais bon, sur un blog consacré à l’auto-addiction®, quand on a épuisé le sujet on peut bien passer un peu de musique, ça finira bien par ramener au Sujet, épuisé. Un peu comme le cinéma, la musique et ses personnages hauts en couleur procurent des plaisirs de substitution à tous ceux dont l’emploi de bureau ne comble guère les besoins d’aventure. ET pourquoi la musique ? c’est aussi un monde d’où le doute est banni, ma perception m’informe immédiatement sur mes goûts et mes dégoûts, je n’ai que des certitudes. De là à croire que partager ses certitudes est enrichissant… c’est comme le gars qui lit la presse d’opinion pour être conforté dans les siennes, ça tourne un peu en rond, mirontaine mironton.
  Imaginons donc que je me la joue “aspirant-au-buzz musical se poussant du coude dans sa sphère d’influence réduite à lui-même” et que je me fasse l’avocat du démon du téléchargement; moins évident que les filles d’hier, parce que c’est compliqué de mettre un mp3 en ligne sur un blog du Monde, qui réduirait ma logorrhée à la portion qu’on grute; ayant néanmoins retrouvé le goût de la curiosité pour la chose sonore (pour cause de symptôme baladeur, et parce que j’ai toujours été un gros consommateur de musique, cet espace qui s’ouvre à l’intérieur de l’autre sans le recouper) je tombe récemment dans le bureau d’un collègue sur une obscure compilation d’artistes ayant participé il y a quelques années aux Transmusicales de Rennes, festival réputé à juste titre pour défricher de nouveaux territoires. Et qu’est-ce qui accroche mon oreille, mmh ? un groupe disparu, un disque introuvable (le groupe s’appelle Sweet back et le disque Amok, et le temps que je comprenne les implications il est déjà trop tard pour s’esclaffer) que je me procure donc par des voies licencieuses, et ô surprise, c’est pas comme dans les compils des Inrocks quand le seul morceau potable, celui qui justement était sur la compile, vous a fait acheter une daube pleine d’hormones, là tout l’album est du même tonneau. On dirait des sessions instrumentales inédites de Morphine période “Cure for Pain“. Hallelouia, merci ô démon du téléchargement.

Une bien belle pochette de Pif le Chien Andalou.

Quelques jours de diète sonore font d’ailleurs remonter à la limite du champ perceptif de vieilles rengaines : Johnny Rotten période Sex Pistols ou Howard Devoto période Magazine, ou encore quelques années plus tard les juifs ashkénazes de Minimal Compact et leur cold wave existentialiste, tous figés/empaillés dans la splendeur primordiale du nihilisme adolescent et jubilatoire, qu’on revisite comme dans un musée, puis qu’on combat avec des antibiotiques à large spectre : faux prêcheurs farceurs d’Alabama 3, ambient-dub de Bill Laswell, qui n’a jamais eu un jeu de basse extraordinaire, mais qui s’est toujours retrouvé au centre de collectifs hallucinants, et c’est peut-être ça la Sagesse, de savoir bien s’entourer, et qui a joué avec tellement d’avant- gardes expérimentales, qui vont du total planant au trash-jazz-métal en passant par une palette de styles musicaux étonnants, dont certains qu’il a inventés lui-même, qu’on se demande quand il a trouvé le temps de dormir, d’aller pisser et d’épouser la chanteuse éthiopienne Ejigayehu Shibabaw (gasp !), lui qui est à la musique moderne frappadingue ce que Steve Roach est au new-age mou du genou : le nouveau Balzac, et je n’en reviens toujours pas de découvrir des allumés qui passent leurs nuits à faire partager leur passion, certes au mépris des droits d’auteur, mais c’est quand même moins prévisible et plus audiovisuel que mes lancinances et rotomontades d’ex-futur rock critic… ceci dit, si je perds mon temps à écrire cet article en faisant comme si je voulais en venir quelque part, alors qu’il serait si simple de mettre en ligne l’intégrale de King Crimson remixant Gérard Manset et tout le monde verrait de quoi il retourne, il est normal qu’en retour je tente de vous faire perdre le votre, je veux dire, c’est humain… bon c’est vrai que je connais aussi des mecs qui mettent à la disposition de leurs frêres affamés leurs collections persos de photos de cul sur des serveurs plus ou moins accessibles, et qu’à une époque tant d’admirable philantropie me scotchait grave à mon écran, me mettant la larme à l’oeil et la goutte au nez… mais aujourd’hui je trouve ça moins élégant que de proposer de la musique en ligne, surtout si elle est très difficilement accessible ailleurs, alors que les robinets à porno sont omniprésents, et diffusent à l’envi leur totalitarisme soft (selon l’expression de Baudrillard) ou hard (selon la tronche défaite de ceux qui ploient sous son joug.)

Après tant d’excès et de rapines sonores, on se surprend à rêver la nuit de gens malhonnètes et de ruelles non éclairées, dans lesquelles on n’ose s’aventurer parce qu’on se doute bien que ce qui nous y guette tapi n’a rien du comité de quartier. Les souvenirs soit-disant personnels deviennent plus précis mais moins accablants qu’on croyait. Si on réussit momentanément à refaire un film tragique à partir du stock mémoriel, l’instant d’après on n’y croit plus, et puis qu’est ce que ça sera dans 20 ans si on n’essaye pas de changer de disque, même en ayant pris la mesure de l’inertie du navire, de moins en moins maniable au fur et à mesure qu’il accomplit son trajet vers sa destination finale et inconnue, ses cales emplies d’un amer bitume ?
“cause the righteous truth is there aint nothin worse than some fool lyin on some third world beach in spandex psychadelic trousers smokin damn dope, pretendin he gettin conciousness expansion, I want conciousness expansion I go to my local tabernacle and I sing!



Alabama 3 “Ain’t Goin’ To Goa” (1997)

Commentaires

  1. A propos de Steve Roach, tu connais “Secret Rooms” de Kevin Braheny ?
  2. non, mais je viens de le trouver là (encore un site de partage, et j’ai même pas fait exprès, décidément…) http://stigmarestroom.blogspot.com/2007/05/kevin-braheny-secret-room-1991.html
    à la première écoute, ça me rappelle plus Vangelis que Roach… et les sons synthétiques m’en semblent bien naïfs…mais vu ce que j’écoute en ce moment, je me rappelle que quand je buvais beaucoup de mezcal je trouvais que la tequila c’était de la flotte… et que quand je trouve quelque chose cucul, j’ai intérèt à gratter pour voir s’il n’y aurait pas une vraie émotion derrière.
  3. Si je l’ai cité avec Steve Roach c’est qu’ils ont fait un album ensemble, Western Spaces (pas inoubliable), et la piste 6 de Dreamtime Return 1 sent très fort le Braheny aussi, mais je ne sais plus où j’ai mis la pochette du CD pour vérifier.
    Ce que j’aime surtout chez lui c’est son violon synthétique qui a une texture sonore très intéressante (et qui est l’élément principal de Dreamtime Return 1-6).
  4. p’tain c’est super-technique comme discussion mélomaniaque… j’ai du mal avec tout ce qui est narratif chez Roach, je préfère les immersions ambient gloubi-boulguesques. Bon comme c’est toi la prescripteuse, je vais réessayer dreamtime return, je te l’échange contre les tibétains de mon nouvel ami (essaye de trouver sa photo, c’est une publicité vivante pour ce qu’il écoute)
    http://music-share.blogspot.com/2008/01/3-laswell-ambient.html
  5. Trop chiants les tibétains… Pour le reste, rassure-toi, on n’est pas obligés d’avoir les mêmes goûts musicaux.

samedi 25 février 2012

Michael Brook and Hukwe Zawose -Assembly (2002)

   Entraînant métissage Afrique/Occident, avec pour une fois un léger avantage à l'Afrique, celle des griots, des pygmées, et de la beauté naturelle du monde, celle qu'on serait bien fol de chercher sur Internet.

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